Ce mardi 19 septembre, Dimitri Belayew, géographe et expert en analyse paysagère, nous a fait l’honneur d’un exposé retraçant l’évolution de notre territoire. Le fil rouge de la conférence : le rôle joué par la mobilité, depuis le XIe siècle, dans la construction de nos paysages condruziens.
Durant une heure et demie, cinquante personnes ont suivi une présentation, riche en contenus et illustrations. L’exposé a levé un coin de voile sur l’analyse rétrospective et sur la manière dont l’observation des paysages actuels permet d’identifier des traces d’activités passées et peut donc aider à comprendre des choix posés par nos ancêtres.
L’on peut ainsi remonter le temps jusqu’à la fondation de nos villages et comprendre en quoi les évolutions des infrastructures et moyens de transport ont permis de modifier la capacité de nos aïeux à se déplacer, à interagir et à commercer. Cette évolution de notre relation à la mobilité a entraîné de profonds changements dans nos objectifs de déplacement et à lever d’importantes contraintes de localisation, tant dans la dimension résidentiel que dans la spécialisation des activités agricoles.
Avec les évolutions démographiques, culturelles, technologiques et économiques de notre société, et du monde, la mutation progressive de la mobilité a engendré des mutations dans les choix d’exploitation des terres, entre tiges et chavées. Par exemple, l’arrivée du chemin de fer, et surtout le vicinal dans nos territoires ruraux, les a désenclavés. Conséquences? Un bénéfice pour exporter les productions locales plus loin plus rapidement. Une menace aussi lorsque les même denrées produites ailleurs à moindre coût concurrencent la production locale. Résultat? La survie passe par la nécessité de se spécialiser (élevage viandeux et laitier, fruiticulture, etc) ou de proposer sa force de travail à un autre secteur (ouvrier agricole -> ouvrier industriel).
Les actes professionnels posés compte-tenu du contexte socio-économique vise à chaque fois une meilleure qualité de vie pour soi, sa famille, sa communauté. Et c’est la transformation progressive des métiers du monde rural qui a occasionné des mutations paysagères profondes au fil du temps, dont des reliquats sont encore visibles aujourd’hui.
Le résultat ? Des paysages condruziens exceptionnels !
Cette conférence était le point final du cycle « Au-delà des Paysages en 2017 » qui proposait trois balades « en ligne droite » (mars, juin, août) illustrant utilement les contenus des deux exposés (mars, septembre).